PREMIÈRE MOITIÉ DU XVII" SIÈCLE                       267
Encouragée par l'exemple des gouverneurs des Pays-Bas, la cor­poration ne reste pas inactive. Elle contracte de son coté un em­prunt de 50,000 florins, dont le domaine prenait les intérêts à sa charge. Sur cette somme devaient être prélevées les avances four­nies aux chefs d'atelier momentanément dans l'embarras.
L'éclat que Rubens et sa brillante école répandait à cette époque sur la peinture flamande eut la plus heureuse influence sur la régé­nération de l'industrie nationale. On cite un certain nombre de car­tons du grand maitre anversois, exécutés spécialement pour Ies tapissiers. Parmi les plus connus figurent ceux de VHistoire de Decius, conservés dans-la galerie Lichtenstein, ù Vienne. Les tapis­series de l'Histoire de Decius, également conservées à Vienne, por-
I
Marque de Geube.s, ---                             J' pièce de l'Histoire dc Decius,
exécutée avec Jean Raes.
tent la signature de Jean Raes et de Geubels. On doit aussi au prince de l'école anversoise une Histoire d'Achille, une Histoire d'Ulysse, Triomphe de l'Eglise, deux fois remis sur le métier; une de ces deux dernières suites ne comptait pas moins de quinze pièces. Le maitre livra enfin à Raphaël de la Planche, après son installation au faubourg Saint-Germain, à Paris, les cartons d'Une Histoire de Constantin, dont il eut beaucoup de peine à obtenir le payement. Nous en reparlerons quand il sera question des ateliers parisiens.
Après la mort de Rubens, plusieurs tentures de prix figuraient à son inventaire; elles représentaient les Histoires de Camille, de Cléopatre, de Troie, de Dia,ne, des Amazones, de Lucrèce. On a sup­posé, avec beaucoup de vraisemblance, que l'illustre peintre pourrait bien avoir pris quelque part dans l'exécution de plusieurs de ces suites. Elles rentrent, en effet, dans l'ordre des sujets familiers à Rubens.
Ses élèves les plus fameux contribuèrent largement aussi à rendre aux métiers flamands une partie de leur vieille réputation et de leur ancien prestige. Parmi les peintres qui travaillèrent aux cartons dans la première moitié du xvii0 siècle, nous trouvons les noms de Jacques